Le 15 juin 2012 devrait rester une date dans l'histoire de la bibliophilie. Sotheby's New-York organisait une vente aux enchères de beaux livres, assez classique.
La vente ne semble pas avoir très bien marché, et de nombreux lots ont été ravalés, dont un dessin original de Tenniel pour l'édition originale d'Alice au pays des merveilles. Des autographes ont atteint des prix élevés (130 000 $ une importante lettre de Wilde, 194 000 un manuscrit de Scott Fitzgerald), quelques livres aussi (53 000 $ pour l'édition originale de The Origine of Species de Darwin, 212 000 pour un rarissime livre de voyage du XVIe s., 59 000 pour un titre de Wharol...).
Le clou de la vente, adjugé 357 000 $, était le lot 57. Il ne s'agissait pas d'une oeuvre sur papier mais... d'un ordinateur, un exemplaire du Apple I Computer, de 1975. La maison de vente avait sans doute été encouragée par le record de prix observé l'année dernière sur le contrat créant Apple (voir : Bonne nouvelle).
La chose n'a rien de surprenant ou de choquant en soi : la côte des livres ou objets anciens n'est que le reflet des intérêts des collectionneurs à un moment donné, et Apple parle plus aux nouveaux amateurs fortunés que Montaigne ou Platon, tout comme Hergé les excite plus que Philippe de Champaigne. Mais un cap symbolique a ici été franchi : le record de prix dans une vente de livres a été atteint par une machine informatique... Dans quelques années se développera sans doute un marché de la tablette de lecture de collection... Chacun ses goûts !
1 commentaire:
Merci pour ce billet.
En 1975 j'avais 4 ans... ça me laisse rêveur plus sur l'idée du temps qui passe (vite) que sur l'idée d'une bibliophilie moderne.
Au mieux c'est de l'antiquité technologique, au pire c'est de la conn...
Bonne journée,
B. (Bibliomane moderne)
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